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Débat sur la démocratie médicale

Rédigé par Groupe socialiste et républicain de l'Orne

Intervention de Frédéric Leveillé, Conseiller Général, canton Argentan Ouest

"Je voulais inciter sur 2 points : le premier porte sur les pôles de santé libérale et ambulatoire (PSLA).  Je veux insister sur l’importance du projet médical, certes il faut au projet un bâtiment, mais l’essentiel et le fondamental c’est le projet médical. N’oublions pas que ce projet à une importance sur le moment mais aussi et surtout dans la perspective, c’est-à-dire dans les années à venir. On se retrouve souvent dans une situation avec des médecins qui ont eux-mêmes une perspective de retraite dans les 4 à 7 ans et malheureusement nous n’avons pas toujours, et je sais que certains qui travaillent d’arrache-pied et c’est tant mieux, mais nous n’avons pas toujours une vraie réflexion commune qui est portée sur le fond c’est-à-dire le projet médical tel qu’il doit être fait sur le territoire.

Deuxième point sur lequel je voulais aussi insister, c’est sur le fait qu’il faut qu’on se soucie bien évidement des médecins sur nos territoires mais il faut aussi qu’on se soucie de l’articulation qui doit être faite entre la médecine de ville et de la médecine hospitalière. En particulier le fait que nous sommes et nous pouvons être dans des difficultés de pénurie de médecins dans les hôpitaux, que nous avons besoin aussi, justement dans le cadre de ces projets de santé libéraux ambulatoires, de réfléchir à cet objectif que nous devons nous fixer de pouvoir allier, rassembler et permettre un travail commun entre les hôpitaux et la médecine de ville. "

 

Intervention de Jean-Louis Carpentier, Conseiller Général, canton Argentan Est

"Nous avons naturellement toute légitimité et raison d’essayer de trouver des solutions au problème de la pénurie des médecins et de la démographie médicale et de faire en sorte que nos concitoyens puissent avoir sur notre territoire un accès aisé aux soins et pouvoir se soigner. Mon propos va vos surprendre parce qu'en cet instant c’est au peuple roumain que je pense. Parce que bien sûr nous faisons venir chez nous tous ces jeunes médecins qui trouvent un confort, pas seulement financier mais de vie, qu’ils n’ont plus chez eux. Le problème c’est qu’ils quittent leur pays et que le peuple roumain lui n’aura bientôt plus les moyens de se soigner correctement. Il n’y a plus beaucoup de médecins en Roumanie et pour avoir accès à ceux qui restent il faut avoir beaucoup d’argent et quand vous êtes pauvre en Roumanie, vous ne pouvez plus vous soigner. Alors nous nous soucions nous, et nous avons raison, encore une fois je ne souhaite pas que ce propos jette une ombre sur le travail qui est fait ici, mais je voudrais que l’Europe, un jour, demain, fasse en sorte que ces flux puissent se réguler, que nous ayons nos médecins nous mais que la Roumanie ait les siens, aussi que nous puissions travailler tous ensemble. Mais cet équilibre malheureusement il est relativement compromis. 

 

Intervention de Jean-Claude Pavis, Conseiller Général, canton Alençon 3

"Ce que viennent de dire nos différents collègues montrent que la question des services médicaux dans notre département va bien au-delà de la question des PSLA. Malgré tous les efforts que l’on fait financièrement, et ce sont finalement toujours les départements ruraux qui sont les plus pénalisés dans ce genre de domaine, on est jamais sûr du résultat. Il y a une maison médicale qui va s’ouvrir sur mon canton dans quelques jours et il y a une place pour un deuxième médecin et ce n’est pas si simple que ça. Il ne suffit pas d’avoir le bâtiment pour qu’on trouve le professionnel.

Pour rejoindre ce que disait mon collègue Frédéric Leveillé tout à l’heure, il a eu raison d’élargir le champ parce que le problème de la santé de l’Orne ce n’est pas que le problème des médecins libéraux, c’est-à-dire effectivement que les établissements hospitaliers sont aussi très important. La question que je me pose c’est : comment cette situation là pourrait-elle évoluer pour à la fois répondre à nos concitoyens et pour avoir une médecine de qualité. Parce que nous sommes parfois skyzophrènes, j’ai quelques fois entendu des collègues dirent haut et fort qu’il fallait avoir les moyens de se soigner dans l’Orne mais lorsque l’on est concerné personnellement on va parfois très loin dans certains hôpitaux, par exemple, pour se faire opérer. Donc je ne pense pas qu’il faille que l’on fasse de la démagogie, ce dont on a besoin dans un département comme l’Orne, c’est effectivement d’une médecine de proximité de qualité d’abord et si possible sans aller déshabiller d’autres pays. C’est vrai que l’exercice est difficile.

Cela pose la question, par exemple, du fonctionnement des urgences par rapport à la médecine libérale. Est-ce que l’on ne doit pas se poser la question de fond à savoir pourquoi tant de nos concitoyens engorgent les urgences notamment pendant les weekends et pendant les nuits ? C’est une vraie question de société, c’est-à-dire qu’aujourd’hui se font dans les urgences des interventions qui se faisaient dans les passé en médecine de proximité. Et là évidement le Conseil Général en tant que tel n’a pas la compétence dans ce domaine-là mais quand on nous demande de payer pour accueillir des médecins libéraux dans notre département, on est en droit de se poser la question de savoir comment fonctionne le système. C’est une question de fond que si on ne règle pas, on va continuer à avoir des difficultés dans nos hôpitaux généraux qui n’ont pas besoin de ça (et en ont suffisamment pas ailleurs) et on va continuer à voir se déliter notre médecine de proximité. 

J’en terminerai en disant : la vraie question est de savoir comment on peut faire dans un département comme le notre pour accueillir des cadres de manière générale ? Parce que la question des médecins on la retrouve effectivement dans le monde de l’entreprise. Les patrons d’entreprises dans nos agglomérations et même dans nos campagnes ont les mêmes problèmes : comment faire venir un cadre dans notre département. C’est ça la vraie question ! Les médecins c’est l’un des éléments d’un tout.

Je souhaitais élargir le propos, je suis heureux qu’on arrive à mettre en places les PSLA dans le département mais ce n’est qu’un élément d’un tout qui nous concerne tous pour l’avenir de notre territoire." 

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