DOB 2024 : En quoi, maintenant, le Département de l’Orne peut faire plus, s’adapter face aux crises, pour permettre aux Ornais de vivre mieux?
Le vendredi 29 septembre 2023, en assemblée plénière, Frédéric LEVEILLE, président du groupe, est intervenu dans le cadre du débat d'orientation budgétaire afin de rappeler que le département mérite une vraie stratégie et un budget adaptés aux crises.
Vous pouvez lire l'intervention ci-dessous :
Monsieur le Président, chers collègues,
A l’échelle nationale, le contexte financier reste fragile. Cette semaine, le Gouvernement a revu à la baisse ses prévisions économiques. La croissance est désormais attendue à 1,4 % en 2024, le déficit public devrait atteindre 4,4 % du PIB et le poids de la dette dans le PIB ne refluerait pas avant 2026.
Ces projections s’inscrivent dans un contexte où La Banque Centrale Européenne, présidée par Christine Lagarde, continue d’augmenter les taux directeurs afin de tenter de réduire l’inflation.
Cette stratégie a des conséquences sur l’ensemble de l’économie, on le voit avec les entreprises en difficulté dans les secteurs de l’immobilier ancien et de la construction. 150 000 emplois sont menacés dans le BTP. On le voit aussi à travers certains indices d’activité économique : l’indice des services et l’indice manufacturier sont en baisse, ce qui pourraient laisser présager d’un ralentissement économique.
Ce contexte économique ne doit pas compromettre les investissements productifs nécessaire à la transition écologique et énergétique. Au contraire, cette période révèle notre vulnérabilité énergétique et doit être une opportunité pour investir.
Investir massivement car les investissements d’aujourd’hui limiteront la dépendance de nos économies aux chocs inflationnistes futurs.
Je vous rappelle que l’été 2023 a été l’un des plus chauds depuis un siècle. Ce mois de septembre est le plus chaud jamais enregistré en France. Et les climatologues annoncent que le mois d’octobre battra des records.
Alors, Monsieur le Président, à la lecture du DOB 2024, nous pouvons nous demander quelles sont les priorités visibles du Département face à l’urgence climatique ?
Nous avons connu ces dernières années des DOB avec des grandes priorités, le PNO et le Haras du Pin qui montraient une vision du Département par rapport au numérique, à l’attractivité et au patrimoine.
Cependant, face à la crise climatique qui s’aggrave année après année, le DOB ne présente pas de grandes priorités sur des thématiques environnementales et énergétiques alors que nous avons besoin d’un objectif fort et ambitieux.
Face à la crise énergétique à l’échelle départementale : quelles stratégies pour l’autonomie énergétique, quelles stratégies pour accompagner les ornais les plus modestes et les plus vulnérables ?
Cette vulnérabilité sociale, produit de différents facteurs comme l’inflation, la précarité énergétique, parfois des problèmes de santé, le chômage, s’accompagne aussi de privation et d’incertitude. Combien d’Ornaises et d’Ornais se priveront de chauffage cet hiver faute de pouvoir payer les factures ? Combien limiteront leurs déplacements à cause du coût de l’énergie ? Combien réduiront leur nombre de repas par jour ?
Il nous appartient, en tant qu’institution, de répondre à cette vulnérabilité car nous pouvons agir sur certaines difficultés du quotidien, plus ou moins supportables, en proposant des alternatives.
Cependant, à la lecture du DOB 2024, nous ne voyons pas d’alternatives proposées face aux crises. Nous avons l’impression que le monde va plutôt bien.
Nous aurions pu avoir ce DOB il y a dix ou vingt ans. En quoi ce DOB est-il d’actualité ? En quoi ce DOB s’inscrit-il dans un monde en crise ? En quoi ce DOB s’inscrit -il dans une France avec une forte inflation alimentaire et d’un carburant à 2 euros le litre ? En quoi l’urgence climatique est-elle prise en compte ?
Au sujet de l’eau, vous proposez un million d’euros pour les réseaux fuyards. C’est bien. Mais qu’attendez vous pour le faire sur les autres thématiques, sur l’énergie ? sur les OPAH ? Qu’attendez-vous pour le faire sur les mobilités douces qui ne se réduisent pas aux voies vertes ? En quoi, maintenant, le Département de l’Orne peut faire plus, s’adapter face aux crises, pour permettre aux Ornais de vivre mieux.
Monsieur le Président, les Ornais méritent une stratégie et un budget adaptés aux crises afin de leur apporter des réponses et des alternatives concrètes.
Nous sommes prêts à y travailler. C’est important pour l’avenir des ornais et du territoire.
