Dotation des collèges (2017) et plan de rénovation pluri-annuel

Lori Helloco, Conseiller départemental du canton de Flers 1

L’année dernière à la même époque, j’avais pris la parole au nom de notre groupe pour réclamer une véritable politique prospective du département concernant l’entretien de nos collèges. En effet, le collège est une mission essentielle du département qui a été confortée avec la loi NOTRE.

A l’heure où le budget de l’éducation nationale devient le premier budget de l’Etat pour l’année 2017 (n’empêchant nullement de réduire le déficit...) nous souhaitons que le département enclenche une dynamique positive pour les années à venir et ce d’autant plus que nous sommes au début de notre mandat.

En effet, c’est la deuxième année consécutive que le département baisse les dotations de fonctionnement des collèges publics. Cette année, l’enveloppe globale est diminuée de 30183 euros.

Nous avons l’impression légitime que le département rebouche les trous dans les collèges sans pour autant nous donner de véritables perspectives de rénovation de locaux qui datent pour certains de plus de 50 ans. Il suffit de s’attarder sur les chiffres liés au coût d’entretien qui est proportionnel à la vétusté des locaux pour s’apercevoir que le fait de ne pas enclencher un véritable programme de rénovation des collèges coûte au final de l’argent aux contribuables. Et ce n’est que le point de vue comptable !

Mais la compatibilité en matière d’éducation ne se résume pas à des chiffres, même si j’aurais tendance à avoir, comme vous et c’est une vertu, des oursins dans les poches lorsqu’il s’agit d’argent public, En effet, et les ministres dépensiers de cette maison n’ont pas à rougir, la bonne gestion des deniers publics consiste à investir pour notre jeunesse, car évoluer dans des locaux adaptés permet de respecter plus encore les lieux de l’éducation républicaine. Des locaux rénovés donnent encore plus envie aux professeurs de s’investir dans l’éducation de leurs élèves. L’inverse est vrai et ce n’est pas superflu que d’affirmer qu’un collégien se sentant bien dans son collège est plus à même d’aimer l’école et donc de saisir l’ascenseur républicain.

On peut aussi noter une baisse démographique dans certains collèges. Pour certains, ce sont les rénovations de l’un qui ont fait l’inattractivité de l’autre collège non rénové situé non loin de là. Pour d’autres, et ils sont les plus nombreux, cette situation est dû au fait que les zones rurales sont de moins en moins peuplées. Si nous sommes d’accord pour soutenir les petits collèges ruraux alors que le coût des fluides reste sensiblement le même lorsque la population diminue, nous souhaiterions voir un plan pluriannuel de rénovation de nos collèges présenté en 5^ème commission.

L’investissement, c’est l’avenir. Mais comme il ne s’agit pas non plus de mettre en hypothèque l’avenir de nos collégiens, nous comprendrons parfaitement que le plan pluri annuel de rénovation des collèges soit adapté aux capacités d’investissement du département qui demeurent, malgré les difficultés financières, heureusement réelles. Vous voyez, je peux même anticiper le langage qu’utilisera Jean-Michel Bouvier pour présenter le débat d’orientation budgétaire 2017 ! 

En cohérence, nous nous abstiendrons.